Le COPANO est un panneau rigide fait à base de paille de blé.
Il est fabriqué dans une machine à fabriquer des matelas de paille, un peu sur le principe de fabrication des tatamis.
Ces machines sont assez courantes en chine, pour fabriquer ce genre de matelas de paille, principalement à base de paille de riz.
Il y'a à notre connaissance pour le moment 2 de ces machines en France, seul COPANO les commercialisent.
La machine à COPANO
D'un point de vue normatif, le panneau est composé de paille tenu avec des ficelles, il se comporte comme une botte de paille. Il peut donc s'appuyer sur les Règles Professionnelles de la Construction en Paille.
Le format standard de ce type de panneau est de 118 cm de large par 11,5 cm d'épaisseur maximum, et une longueur réglable: min 50 cm, max 250 cm (commercialisé en 120 cm et 250 cm en standard).
Il peut être utilisé pour les bâtiments neufs ou en rénovation.
Son intérêt réside dans sa faible épaisseur. Très utile en rénovation quand on n'a pas la place de mettre une botte de paille de 36cm, ou même de 22 cm.
Pour des ITE (Isolation Thermique par l'extérieur), ou même pour l'ITI (Isolation Thermique par l'Intérieur).
En neuf, il sera fixé entre ossature, ou devant l'ossature. Il très adapté aux cloisons. Ou en support d'enduit, avec un autre isolant plus souple enre les montants d'ossature. Voir de la,paille hachée insuflée.
Sur ce chantier, les panneaux sont passés devant l'ossature bois.
D'autres usages semblent possibles en toiture en sar-king, ou en plancher en support de plancher flottant. Mais nous n'avons pas de retour sur ce type d'usage.
Son grand intérêt est d'être un support d'enduit , comme la botte de paille.
On pratiquera de la même manière qu'avec la botte de paille, à savoir des enduits terre ou des enduits chaux. Les enduits plâtres fonctionnent aussi, mais il faudra attendre la prochaine version des règles pro-paille avec que le plâtre y soit intégré officiellement.
Consultez notre page sur les enduits sur paille pour savoir comment procéder.
L’intérêt du COPANO est d'être plus droit qu'un mur en botte de paille. On peut charger moins, si les panneaux sont bien posés, on peut descendre à 20 mm d'enduit.
Vous pouvez charger plus, pour apporter plus d'inertie dans le bâtiment. Mais attention, plus vous chargez, plus il y'a de poids, et plus vous devrez vous assurer que le panneau est suffisamment ancré sur le mur. Voir plus bas sur les fixations.
Le COPANO est rempli de fil dans tous les sens, sa découpe peut s’avérer délicate. Si on coupe les mauvais fils, le bord de la coupe peut s'ouvrir un peu et faire une surépaisseur. C'est gênant pour les enduits.
Pour éviter ce désagrément, nous vous conseillons de passer une couche d'enduit fin à l'endroit ou vous voulez faire la coupe. Puis couper le panneau une fois que l'enduit à durcit. Du plâtre fait très bien l'affaire.
Pour gagner du temps, on peut préparer quelques panneaux enduit à l'avance qui serviront aux découpes.
Ou l'on enduit qu'à l'endroit de la coupe, si on a tout calepiner à l'avance.
Pour les outils de découpe, voila ceux que nous avons testez :
La scie à ruban. C'est l'idéale, mais pas facile d'avoir ça sur chantier.
La grosse disqueuse. avec des disques de 230 mm (préférez les disques à matériaux, le disque à métaux échauffe la paille). Vous avez une profondeur de coupe de 70 mm. Donc il faudra couper en 2 fois, sur chaque face.
La petite meuleuse, avec des disques de 125 mm (la aussi préférez les disque à matériaux). Vous avez une profondeur de coupe de 40 mm. Donc , il faudra aussi couper en 2 fois, sur chaque face. Et ça ne suffira pas, il faudra terminer à la scie à main. Pas le plus pratique, mais le plus facile à avoir.
La scie circulaire. Il en faut une grosse. Il est difficile d'avoir plus de 80 mm de profondeur de coupe. La aussi, il faudra le faire en 2 fois. Il faut des petites dents bien affûtés pour ne pas arracher les fils.
La scie crocodile. On arrive à couper en seule fois, mais ça fait un résultat un peu moins propre.
La découpe de petit bout de COPANO peut s'avérer délicate, le petit bout à du mal à se tenir. Et demande d'utiliser plus de chevilles.
Il est parfois préférable de passer par un autre matériau pour les petites coupes.
Comme ici le liège en haut du mur.
Pour commencer, il faudra partir d'un support suffisamment solide en surface et à peu prés plan, Même si le COPANO a une certaine souplesse qui lui permet de suivre le mur.
Sinon, il faudra prévoir un enduit de ré-agréage pour planifier le mur.
Que ce soit en ITE ou en ITI. Le meilleur moyen de fixer un COPANO reste l'utilisation de chevilles ou de clous à ITE
Comme pour tout panneau, il est important de partir bien droit. Soit en s'appuyant sur une lisse droite. Ou à l'aide d'un niveau laser.
Les chevilles à frapper sont les plus économiques. Elles demandent moins de matériel.
Un perfo et un marteau.
Le cloueur à ITE reste de loin le plus rapide et efficace . Mais il est plus cher.
Le cloueur enfonce une pointe acier de 3 cm dans le support. il nécessite un support bien dense sur les 3 premiers centimètres, et des murs bien droits.
Il n'est adapté qu'au mur en béton ou en bloc de maçonnerie (avec si possible un enduit dessus).
Pour être certain que le la cheville ou le clou est bien fixé, il doit être un peu enfoncé dans le panneau comme ici.
Ici, la cheville n'est pas assez enfoncé. Le trous au perfo n'était pas assez profond.
Attention, l'isolation thermique par l'intérieur peut s'avérer délicate en terme de migration de vapeur d'eau dans la parois. Dans certains cas, de la condensation peut apparaître entre le COPANO et le mur extérieur. Faite vous conseiller pour vous assurer qu'il n'y aura pas de problème.
Par exemple, si le mur est assez hygroscopique, il est conseillé de coller le COPANO avec de l'enduit, cela favorisera la migration de la vapeur d'eau au travers de la parois.
COPANO recommande de mettre 6 chevilles par panneau de 120x118cm. C'est un minimum , prévoyez quelques chevilles de plus, sauf si le panneau est collée.
Les chevilles devront faire:
- La profondeur du panneau, environ 11cm.
+ les quelques cm dans le mur. La ça dépend du matériaux, dans du béton récent 3/4 cm suffisent. Si le matériaux est irrégulier et pas assez dure en surface, il faudra plus.
Ne prenez pas des chevilles trop bon marché. Sans conseiller de marque (car nous essayons de rester neutre), préférez des chevilles avec une tige centrale métallique . Celles en plastique se tordent un peu trop facilement. C'est capitale en ITE car le mur est soumis à des forces d'arrachement au vent qui peuvent être importantes.
De toute façon en ITE , un calcul plus précis du nombre de cheville doit être fait , avec un test à l'arrachement.
De même si vous souhaitez charger une forte épaisseur d'enduit sur le COPANO.
Si il y' la place et pour augmenter la performance thermique, on peut mettre une double épaisseur de COPANO.
Dans ce cas, il vous faudra 2 tailles de fixation. Une première série pour la première couche, et une pour la 2ème couche.
Il arrive que les ficelles du panneau s'enroulent autours du foret, et déstructure le panneaux. C'est assez facile a éviter en 1 couche, car on vise entre les ficelles.
Mais c'est plus courant quand vous mettez 2 couches.
Pour éviter cela, on peut faire un pré-trou avec une tige en métal plus grosse que le foret, taillé en pointe. Au bout d'une perceuse par exemple.
Ou en l'enfonçant a la main, ça fonctionne aussi.
Mais si vous voulez 22cm d'isolant paille, ce sera plus économique de passer en botte de 22 cm.
Il y a pour le moment , à notre connaissance, qu'un seul fabricant qui vend ce type de panneaux.
COPANO à Notre Dame des Landes
Il y a une autre machine en Haute-Loire qui ne produit que dans le cadre de chantiers participatifs.