ITE en paille liée
Avant de consulter cette page, il est préférable d'avoir consulté la page sur l'ITE en paille. Vous aurez ainsi les préconisations nécessaires pour toute ITE en paille.
Des règles pro ITE Paille et rénovation sont en cours de rédaction, auxquelles nous contribuons activement. Quand la version finale sera validée, on apportera peut-être quelques adaptations à cette page.
La technique:
Cette technique d'ITE appartient à la famille des fixations type liée (ou parfois appelé bretelle), qui consiste à fixer chaque botte de paille par un lien. Dans ce cas, le lien est une ficelle à botte de paille en polypropylène.
De toutes les techniques que nous avons utilisées jusqu'ici, c'est certainement :
La plus résistante.
Une des rares qui assure aussi une compression verticale des bottes.
La plus économique en fixation. Et une des seules qui permet de choisir le type de fixation adapté à tous les supports.
Une des plus rapides à réaliser.
Une des plus simples à réaliser.
La seule qui s'adapte à tout type de support. Il suffit juste de trouver la cheville adaptée.
Ça fait quand même pas mal d'avantage. Ce qui en fait de loin notre technique préférée.
Cette technique s'adapte aussi bien aux bottes de 36cm, qu'aux blocpailles de 22cm.
Nous présentons ces 2 types de bottes en même temps sur cette page.
Préalable:
Comme pour les autres techniques, les bottes devront reposer sur une lisse basse correctement dimensionnée.
Et si possible être enserré dans une cadre à chaque extrémité du mur.
Voir une lisse haute si il n'y a pas de débord suffisant.
Les ficelles:
Il ne faut pas prendre n'importe quel type de ficelles. Nous recommandons des ficelles type 130. (Ce sont celles qui servent à attacher les bottes en paquet de 14, ou certaines grosses bottes). Cette ficelle à une résistance de 245 kg au niveau des nœuds, ça laisse une bonne marge de sécurité. La ficelle à botte classique type 250 est à 85kg de résistance au nœud, c'est certainement suffisant, mais vu le prix de la ficelle, autant prendre le plus solide.
On commence par fixer la ficelle avec une agrafe (35mm min dans le bois) ou une vis (25mm min dans le bois) dans la lisse basse.
La 1er ficelle est à moins de 1/4 de longueur d'une botte en partant du bord.
Si vous avez des bottes de 36 cm par 100cm, il faut démarrer à moins 25cm du bord gauche ou droit de la lisse basse.
Si vous avez des bottes de 22cm par 55 cm de long, on part à 10/15cm du bord.
Puis les suivantes sont à moins 1/2 fois la longueur des bottes:
Par exemple 50 cm pour une botte de 100cm
Et 25 cm pour des bottes de 55cm de long ( Les blocpailles de 22 cm par exemple).
De cette façon, Il y'a toujours au moins 2 ficelles qui tiennent chaque botte.
(Mais vous verrez dans la suite, qu'on a intérêt à sauter un point sur deux pour avoir aussi une compression verticale, on a donc plutôt 1 fixation par botte, mais bien 2 ficelles qui passent devant).
Le départ des ficelles, avec une lisse de 35cm pour recevoir des bottes de 36cm.
La même chose, avec une lisse de 21 cm pour recevoir des blocpailles de 22 cm.
Préparation des bottes :
Les abouts des bottes sont rarement droit.
Si ce n''est le cas, il est préférable de redresser les bottes avant de les poser, pour limiter les vides entre les bottes. On gagnera du temps à rebpucher des trous entre les bottes.
Une scie crocodile reste le moyen le plus efficace pour redresser une botte. On va passer au raz de la ficelle.
Une meuleuse avec un disque à sculpter le bois (disque à 3 dents) marche bien aussi. Attention à ne pas couper la ficelle.
Pose des bottes :
On va ensuite aligner les bottes sur le mur.
Il est très important de compresser à l'horizontale les bottes. En rentrant en force les 2 dernières bottes (technique du portefeuille). Ou en utilisant un compacteur à paille.
On donnera un coup de persuadeur (un gros marteau en bois) sur les bottes, pour les tasser un peu à la verticale.
Pour le rang suivant, les bottes seront posées en quinconce, c'est-à-dire que les bottes se croiseront pour éviter d'avoir un joint vertical , qui pourrait créer une fissure dans l'enduit. Comme on le fait en maçonnerie de petits éléments.
On essaie de croiser au minimum sur 1/4 de la botte.
Ici, on redémarre la rang suivant avec une demi-botte.
(Pour savoir comment redécouper des bottes en longueur , c'est ici )
Si votre mur mesure plus de 7 bottes (ou 7 blocpailles ) de long , un seul "portefeuille" ne sera pas suffisant pour comprimer le mur.
Soit, vous êtes plusieurs, et vous faites plusieurs "portefeuille" exactement en même temps sur cette longueur.
Soit, vous le faites en plusieurs fois, en fixant une botte au centre , au bout de 5 bottes par exemple.
Puis, vous faites un portefeuille sur les 4 premières à gauche de la botte qui a été fixé, puis un autre sur les 4 dernières à droite. Ca nous fait une longueur de 9 bottes.
Ce qui est important, c'est de forcer un peu à cette étape. On comprime chaque botte d'au moins 1cm, voir jusqu'à 2cm si vos bottes ont une densité faible (mais jamais en dessous de 90kg/m2).
Donc si vous avez 5 bottes à poser, vous devrez prévoir 5cm à 10cm de longueur de bottes en plus.
Pour savoir de combien recoupé la dernière botte. On aligne toutes les bottes qui vont aller sur le mur au sol (une fois les bouts refaits).
On reporte la longueur du mur à isoler et on y ajoute environ 1cm à 2 cm par botte (En fonction de la densité des bottes).
Et on sait ou redécouper la dernière botte.
Fixation des bottes :
Sur le dessus des bottes et au droit des ficelles on va percer un trou à 45° pour fixer la cheville de la fixation.
Puis on va mettre une cheville adaptée au type de support, une cheville nylon convient à la plupart des murs. D'au moins 80 mm de long, et 8 voir 10 mm de diamètre.
A noter que pour les murs en terre crus (Type BTC ou pis dans trop de cailloux, on peut directement mettre un gros tirefond de 150mm dans le mur, sans chevilles).
On va ensuite chercher la ficelle et faire un nœud. Il faut que la ficelle soit au plus court possible par rapport à la vis. Le mieux et de faire presque toucher le mur à la ficelle, puis de faire un nœud avec une boucle (une queue de vache).
On va ensuite passer la vis avec une rondelle dans ce nœud. (Diamètre de la vis ou du tirefond 6 mm minimum).
Puis la rentrer dans la cheville.
On vient ensuite serrer la vis ou le tirefond. Ca doit bien tendre la ficelle et plaquer la botte contre le mur. La ficelle doit rentrer un peu dans la paille.
On laissera ensuite pendre la ficelle restante pour le refaire la même opération sur les rangs du dessus.
Compression verticale :
Si on veut une compression verticale des bottes, ce qui est l'intérêt principal de cette technique, on va sauter une fixation sur 2. En quinconce.
De sorte que chaque ficelle comprime 2 bottes à la verticale en plus de les plaquer contre le mur.
Attention, cela ne fait plus qu'une fixation par botte. (Donc 2 fixations par m2 pour la botte de 36 cm, et 4,5 par m2 pour la botte de 22 cm).
Si on en veux plus, (surtout pour les bottes de 36cm) , on peux resserrer la distance entre chaque ficelle, passer de 33 cm à 50cm pour des botte de 100cm. Ce qui nous fera 3 fixations par m3. Ou 25 cm ce qui fera 4 fixations etc... Ca dépendra un peu de la résistance à l'arrachement de vos chevilles, et donc de la solidité du support.
Le coût des fixations est dérisoire avec cette méthode, environ 10 à 20 centimes par fixation, donc on peut y aller.
Par comparaison, une ITE en fibre de bois ou polystyrène on est entre 5 et 15 fixations par m2., en fonction de la zone de vent ou l'on est . Mais ces fixations ont des résistances à l'arrachement moindre qu'une cheville nylon avec un tirefond.
Faites de tests à l'arrachement pour vérifier cela.
Ceinture bretelle !
Un autre moyen d'améliorer la tenue des bottes et de croiser, avec une autre technique bretelle. En ajoutant des points de fixations, c'est surtout utile pour la botte de 36cm.
On va préparer des fils de fer diamètre 1.5mm environ, avec 2 oeillet au bout.
Ces fils de fer seront fixés à une vis à œillet, ou entourés autours d'un tirefond.
On a vu plus haut qu'on saute un point sur 2, pour que la ficelle prenne 2 bottes en même temps pour assurer une compression verticale.
Ici, on placera cette nouvelle fixation à l'emplacement qui est sauté, il va donc tomber au droit de la ficelle. On va le laisser en attente, en attendant de poser le rang suivant.
Une fois le rang suivant posé. On vient entourer la ficelle et serrer le fil de fer à l'aide d'une torsadeuse. Ce qui resserrer la ficelle contre le mur.
Ca permet d'éviter ce cas de figure, ou la ficelle ne serait pas assez tendu. C'est une sécurité supplémentaire.
Et surtout ça double le nombre de points de fixation. On sera plutôt à 4 points par m2, au lieu de 2 points. Ce qui peut être insuffisant dans un mur dont la résistance à l'arrachement des fixations ne serait pas assez bonne. Comme certains murs en pierre.
Ceinture bretelle parachute!
Si on veut encore en rajouter, on peut ajouter une agrafe de paillage dans l'oeillet.
Ca vient plaquer la botte contre le mur lors de la pose. Et c'est une fixation supplémentaire.
Vu ce que ça coûte, ce serait dommage de s'en priver.
Un schéma pour résumer
En haut du mur :
Pour terminer, il faudra que la dernière botte vienne en butée contre une lisse haute, ou le débord de toit.
On découpera la dernière botte pour qu'elle rentre un peu en force.
On les coupes en bisseau pour les pignons.
Pour finir, on viendra fixer la ficelle sur cette lisse haute.
Si vous ne pouvez pas fixer la ficelle sur le débord de toit. Comme ici, car c'est une génoise. On peut utiliser la même méthode, mais en mettant la ficelle à l'horizontale.
On vise sur le côté de la botte.
Attention, cette technique amène une moins bonne compression des bottes à l'horizontale. Il y'aura probablement plus de travail de rebouchage entre les bottes.
À utiliser, quand on ne peut pas faire autrement.
Les enduits :
Pour les enduits, on appliquera à lettre les règles propailles (comme pour tout le reste d'ailleurs).
A savoir des enduits chaux, après avoir bien préparé le mur. Tout en détail ici.
Les illustrations ont été réalisée par Alice, merci à elle!